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Jeux de mots et de mains
7 août 2011

Laisse moi entrer, de John Ajvide Lindquist (2004)

 41lvCPOTovL4ème de couverture

Oskar a 12 ans et vit avec sa mère dans une banlieue glacée de Stockholm. Solitaire et discret, martyrisé au collège, Oskar n'a d'yeux que pour sa nouvelle voisine. Elle est si différente ! La petite fille ne sort que le soir, ne craint ni le froid ni la neige, et exhale une odeur douceâtre et indéfinissable. Oskar trouvera en elle un écho à sa propre solitude et ils deviendront vite inséparables. Mais que penser des meurtres et disparitions inexplicables qui se multiplient dans le quartier depuis son arrivée ?

Mes impressions

En dépit de l’ambiance particulièrement glauque qui règne dans ce roman et de quelques longueurs, j’ai apprécié cette histoire surtout grâce à Oskar et Eli.

Dans un premier temps, j’ai été assez perturbée par les aspects plutôt malsains du roman : l’atmosphère est très pesante (la majorité des scènes se passe la nuit ou sous la neige, il fait très froid…), certaines scènes sont particulièrement dures et les personnages sont plutôt des anti-héros auxquels il est impossible de s’identifier : le groupe de copains quadragénaires désœuvrés et alcooliques, les « camarades de classe » d’Oskar, le contexte général sur fond de crise, de petits larcins et de familles éclatées, la pédophilie d’Akkan… Même Oskar, en dépit de sa solitude et des brimades dont il fait l’objet, n’a dans un premier temps pas réussi à m’émouvoir (j’avoue que la scène du couteau et de l’arbre m’a fait froid dans le dos et sa manie de collectionner les coupures de presse sur les tueurs en série m’a donné l’impression qu’il était assez désaxé).

Pourtant, dès sa rencontre avec Eli, la confrontation de leurs deux immenses solitudes m’a touchée, et j’ai développé des sentiments partagés à leur sujet : entre répulsion pour leurs monstruosités respectives et tendresse pour leurs douleurs, voire même envie de les protéger, eux qui ne sont au final que des enfants dont on a ravi l’innocence et qui font tout pour s’en sortir et pour survivre.

Mais surtout, l'un des éléments que j'ai aimé est la manière dont le vampirisme est abordé : c'est sombre, c'est cruel (pas de gentil vampire végétarien)... Le vampire Eli est présenté sous un jour monstrueux, sans concession, sans romantisme, sans que sa condition ne soit enjolivée. Et je trouve cette approche novatrice et originale par rapport aux  multiples romans bit lit actuels.

Merci à Livraddict et aux éditions Milady de m'avoir permis de découvrir ce livre !

 

Editions Milady (mai 2011)
606 pages
Traduction de Carine Bruy


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