Le poids des secrets / 1 : Tsubaki, de Aki SIMAZAKI (1999)
Yukiko vient de mourir paisiblement, laissant derrière elle deux lettres : l'une est adressée à Yukio Takahashi, le frère dont Yukiko avait jusque là dissimulé l'existence; l'autre à sa fille Namiko.
Dans cette dernière lettre testament, elle se confie à sa fille et lève le voile sur un lourd secret de famille, dont Namiko était loin de soupçonner l'existence.
Mes impressions
Après avoir refermé la dernière page, j'ai eu envie de m'écrier, comme Cyrano de Bergerac: "Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme !" Ce petit livre se lit avec une rapidité folle et j'ai été déçue qu'il se termine aussi vite, qui plus est sur une sorte de twist qui ouvre autant de portes qu'il en ferme...
Passée cette déception, il faut bien reconnaitre le talent de Aki Shimazaki.
Avec une grande économie de mots, dans un style extrêmement minimaliste et sans fioriture, elle entremêle la grande Histoire du japon, sur fond de bombardement de Nagasaki, avec l'histoire intimiste de la famille de Yukiko. Et surtout, elle parvient à rendre intéressants les deux aspects du roman, même si ma préférence va à la tragédie familiale vécue par Yukiko.
Une histoire de famille, d'amour déçu et de trahison, mortifère et entêtante comme le parfum d'un camélia.
Pour compenser la brièveté de ce récit, je crois qu'il va falloir que je me procure les 4 tomes suivants (Hamaguri, Tsubame, Wasurenagusa et Hotaru), en espérant que la petite musique de Shimazaki ne s'estompe pas au fil des tomes...
"Le rouge des camélias est aussi vif que le vert des feuilles. Les fleurs tombent à la fin de la saison, une à une sans perdre leur forme : corolle, étamines et pistils restent toujours ensemble. Ma mère ramassait les fleurs par terre encore fraiches, et les jetait dans le bassin. Les fleurs rouges au coeur jaune flottaient sur l'eau pendant quelques jours.
Un matin, elle dit à mon fils : "j'aimerais mourir comme tsubaki. Tsubaki, c'est le nom du camelia en japonais."
Editions Babel (novembre 2005)
115 pages
Ce livre fait partie du challenge In the mood for Japan et du challenge épistolaire.