Dracula, de Bram Stoker (1897)
Résumé :
Jonathan Harker, jeune notaire anglais, voyage à travers l'Europe de l'est pour se rendre chez son client, le Comte Dracula, avec qui il doit conclure une transaction immobilière. Il découvre en Transylvanie une contrée reculée et sauvage, peuplée d'habitants superstitieux qui se signent à l'évocation du comte et de loups menaçants. Le comte, quoi que raffiné et cordial en apparence, ne tarde pas à éveiller la curiosité de Jonathan : qui est donc ce vieil homme à la force surprenante, dernier descendant d'une grande lignée de nobles guerriers roumains, qui vit seul dans un château perdu dans les montagnes, qui ne parait devant Jonathan que la nuit et dont l'image ne se reflète pas dans les miroirs ?
La curiosité de Jonathan se transforme en inquiétude puis en profonde angoisse lorsqu'il réalise que le comte entend bien le retenir prisonnier au château et que l'étrange vieillard n'a rien d'un homme...
Mes impressions :
Le personnage et la mythologie du vampire étant depuis quelques années décortiqués par les multiples films, séries télé et bouquins de bit litt que je craignais un peu de ne pas accrocher, de ne pas être surprise par ce roman.
Et bien, ce fut une erreur de ma part : ce roman a été une excellente surprise au contraire. J'ai été littéralement happée par ce roman d'aventure, grand classique de la littérature gothique. La beauté des descriptions et le style de Bram Stocker créent une ambiance noire, angoissante et vraiment très prenante. Même si j'avoue que le suspens qui a du faire vibrer les lecteurs il y a 50 ans de ça était quelque peu émoussé, j'ai vraiment aimé ce roman. Justement pour cette ambiance si particulière que Bram Stocker a su recréer.
De plus, la multiplicité des narrateurs et donc des points de vue (à travers les échanges épistolaires et les journaux tenus principalement par Jonathan Harker, Mina Murray sa fiancée, Lucy Westenra et le docteur John Seward) donne du rythme au récit. Elle permet également de lier des intrigues qui, au premier abord, peuvent sembler indépendantes (la captivité de Jonathan, la mal mystérieux dont souffre Lucy, les déboires de John Seward avec ses patients...). Concernant les personnages, j'ai beaucoup apprécié le groupe très soudé constitué de Jonathan Harker, du docteur Seward, Arthur Holmwood, Quincey Morris et du professeur Van Helsing, uni par un même objectif (sauver Lucy puis Mina), et à la solidarité indéfectible (même si j'avoue que leurs effusions d'amitié, leur admiration mutuelle sans borne et l'adoration qu'ils vouent à Mina m'ont parues par moment un peu exagérées...)
Mais l'élément qui m'a le plus interpelée est sans conteste le personnage du comte Dracula, à des années lumières de l'image actuelle du vampire. Chez Bram Stoker, pas de bel homme torturé par le remord qui fait succomber toutes les femmes à son charme ! Ce Dracula est avant tout un monstre sanguinaire, un prédateur froid et insensible qui tue sans remord. Et cela justifie la "chasse à l'homme" lancée contre lui à travers l'Angleterre et l'Europe, jusqu'au confins de la Transylvanie, véritable croisade du bien contre le mal. Seule Mina voit fugacement en lui une pauvre âme damnée qui mérite tout autant la compassion que la mort, mort qui elle seule peut lui apporter la paix et la rédemption.
Rien à voir donc avec le Dracula de Francis Ford Coppola, qui est dépeint comme un être désespéré et sensible, qui pleure sa bien-aimée disparue...
En conclusion, j'ai vraiment adoré ce grand classique ! !
Éditions Marabout (2009)
Collection Girls in the city
570 pages
Et maintenant que j'ai lu ce roman, je vais pouvoir me plonger dans sa suite : Dracula l'immortel, écrit par Dacre Stoker (descendant de Bram himself) et Ian Holt.
Ce roman fait partie du challenge épistolaire.